INTRODUCTION
Il s'agit d'un
déficit neuro focal d'installation brutale, en rapport avec une attente vascu
ischémique ou hém du névraxe.
3ème grande cause de mortalité après les
cancers et les IDM.
1ère cause d’handicap moteur.
80 % sont
ischémiques (AIC), 20 % sont hémorragiques.
Le terme
accident ischémique cérébral (AIC) regroupe les AIT et les accidents
ischémiques constitués ou infarctus cérébraux.
La prise en
charge à la phase aigue des AVC à un grand intérêt pour le pronostic vital et
fonctionnel du patient.
DIAGNOSTIC POSITIF
Tableau clinique évocateur :
+ Déficit
neuro focal, d’installation brutale et d’intensité d’emblée maximale. + rarement,
le déficit peut connaître une aggravation rapidement progressive sur qlq min ou
h.
+ La
présentation clinique varie considérablement selon le sujet et selon la taille
et le siège de la lésion (du tr visuel, à l’hémiplégie massive, tous les
intermédiaires possibles)
+ Il est très difficile de distinguer cliniquement un AIC d’une hémorragie cérébrale. En revanche, certains signes sont plus fréquents dans une hémorragie que dans une ischémie (céphalée, vomissement, trouble de conscience, crises épileptiques…), mais ils n’ont pas de valeur individuelle suffisante pour permettre de se dispenser d’une imagerie.
Scanner cérébral sans injection de PC en urgence+++
Il permet de préciser la nature ischémique
ou hém de l’AVC, sa topographie et d’évoquer éventuellement le mécanisme.
AVC ischémique :
+ Infarctus apparaît iso ou hypodense,
+ Siège cortico-sous-cortical,
+ Systématisé à un territoire vasculaire.
+ Exclut l’hémorragie si TDM normal.
+ Effet de masse, lié à l’œdème, n’est pas obligatoire.
AVC hémorragique :
+ Hyperdensité hétérogène à limites floues.
+ Œdème péri lésionnel important.
NB : les petits infarctus, les infarctus du TC, et les lacunes ne sont fréquemment pas vus sur le scanner : intérêt de l’IRM+++
Bilan biologique
Glycémie+++, NFS-plaquettes,
VS, CRP,
Ionogramme, bilan d’hémostase, bilan lipidique
Profil évolutif de l’AIC
AIT : totalement régressif en moins de 24h. Important à
diagnostiquer, car c'est un signal d'alarme faisant craindre la survenue
ultérieure d'un infarctus cérébral (risque x 10).
AIC en évolution : s’aggrave ; apanage des thromboses des gros troncs
vasculaires.
Infarctus cérébral : dure > 24h ; laisse
généralement des séquelles. Selon la topographie vasculaire, on distingue :
+ Les infarctus carotidiens : infarctus sylviens++
+ Les infarctus vertébro-basilaires.
Evaluer la gravité
+ Age > à 80ans
+ Glasgow ≤ 8
+ Déficit lourd avec Babinski bilatéral
+ Déviation tonique de la tête et des yeux
+ Signes d’engagement temporal : mydriase
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
« Concomitant à la PEC »
Orientations étiologiques en cas d’AIC
FDR des
AIC :
+ HTA,
cardiopathie emboligène connue, diabète, tabac,
+ Hypercholestérolémie,
éthylisme, migraine, prise de CO..
Examen
clinique :
+ Ex neuro, ex
cardio-vx (souffle cardiaque ou
carotidien),
+ Aphtose, maladie
générale, autres urgences (IDM, EP…).
Bilan
systématique :
+ ECG, ETT,
échodoppler des vx du cou.
Explorations
optionnelles :
+ Angio-IRM,
angiographie, ETO
+ LCR, sérologies,
biologie spécialisée.
Etiologies
+ Ils sont dominés
par l’athérosclérose et les cardiopathies emboligènes (ACFA, RM, IDM,
endocardite infectieuse..)
+ La FA et 2è
cause d’AIC du sujet âgé après athérosclérose alors que les cardiopathies valvulaires
restent dans notre contexte la principale étiologie du sujet jeune (< 45ans).
+ Occlusion des
petits vaisseaux (lacunes)
+ Dissections des
artères cervicales (carotide interne++)
+ Artérite
inflammatoire : Behçet, Horton, LEAD…
+ Artérites
infectieuses : syphilitiq++, tuberculeuse, VIH…
+ Autres : artérite
post-radique, dysplasie fibromusculaire, hémopathies et troubles de l'hémostase,
toxique : cocaïne.
+ AIC inexpliqués
~ 30%
Orientations étiologiques en cas d’AVC hémorragique
FDR : HTA,
âge, tabac, alcool, ttt anticoagulant en cours…
Exploration
optionnelle (artériographie
cérébrale, IRM)
Etiologies :
HTA chronique :
+++++ rupture de micro-anévrismes
+ Age
> 50 ans, HTA connu ; avec retentissement cardiaque (HVG) et au FO
(rétinopathie hypertensive).
+ Hématome
profond capsulo-lenticulaire ou thalamique.
+ Pas
atypie sur TDM donc pas d’artériographie à réaliser.
Rupture de
malformative vasculaire
+ Age
< 50 ans, non hypertendu
+ ATCD
d’hémorragie méningée
+ Hémorragie
lobaire ou cortico-sous-cortical
+ Artériographie
+++, IRM selon l’orientation clinique.
Traitement
anticoagulants.
Nécrose hémorragie
d’une tumorale cérébrale (IRM)
Autres :
angiopathie amyloïde, anomalies de l’hémostase, thrombophlébite cérébrale,
endocardite infectieuse (rupture d’anévrisme mycotique), alcoolisme, toxiques
(cocaïne), artérites inflammatoires. Etiologie inconnue dans 20% des cas.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
+ Migraine accompagnée
+ Epilepsie partielle avec
déficit post-critique
+ Hypoglycémie
+ Tumeur cérébrale à révélation pseudo-vasculaire
PRONOSTIC DES AVC
+ Mortalité
et récidive : mortalité 20% à 1mois et 40% à 1an
+ Morbidité :
Pc fonc très difficile à établir en phase aiguë.
Particularités
de l’hémorragie intra parenchymateuse :
+ Mortalité
précoce + élevée que l’AIC, liée à effet de masse
Pronostic fonctionnel meilleur que l’AIC car possibilité de refoulement des structures nerveuses sans destruction
TRAITEMENT A LA PHASE AIGUË
Hospitalisation en neurologie ++++
Mesures générales en cas AVC :
Maintien des
paramètres hémodynamiques :
En cas HTA :
+ Respect
de l'HTA sauf si PAS > 220 ou PAM
> 130 ou circonstances exceptionnelles (OAP, IDM, dissection aortique).
+ Maintenir
un traitement antihypertenseur si le patient le recevait auparavant.
+ Ne
pas utiliser les antihypertenseurs à action rapide (Lasilix injectable,
Nifedepine en sublinguale)
+ Antihypertenseurs
utilises : Labetalol TRANDATE* ; Nicardipine LOXEN* ou Captopril.
+ En
cas d’hém cérébrale, la conduite optimale est moins claire : certains
recommandent de traiter si la TA > 185/110mmHg mais sans la faire chuter
brutalement (car risque d’aggravation)
En cas d’hypotension
artérielle : rechercher une hypovolémie, utiliser des macromolécules et
des vasopresseurs.
Maintien d’une
fonction respiratoire efficace :
+ Liberté
des voies aériennes supérieures.
+ Traitement
et prévention de l’encombrement bronchique et des troubles de la déglutition :
aspiration et kinésithérapie resp.
+ Oxygénothérapie
si hypoxie, parfois intubation/ventilation assistée (troubles de conscience).
Lutter contre :
+ La
fièvre : paracétamol si T° > 37,5 et rechercher une infection (pneumopathie,
infection urinaire, endocardite,...)
+ L’hyperglycémie
: insulinothérapie si glycémie > 2g/l, mais avec surveillance rigoureuse, afin
d'éviter toute hypoglycémie.
+ Les
troubles hydro électrolytiques : lorsqu’une perfusion est nécessaire, éviter
les SG, et perfuser plutôt par des SSI.
+ Les
troubles de la déglutition : arrêt de l’alimentation orale et pose d’une sonde
nasogastrique.
Prévention
des complications générales (infection urinaire, escarres, hémorragie digestive,
EP) :
+ Mobilisation
passive précoce et HBPM à dose préventive dès le début si un déficit moteur est
présent, en prévention des thromboses veineuses. Dans les hémorragies, HBPM
n’est pas CI à partir de la 48è h, le risque d’aggravation étant
minime.
+ Kinésithérapie
précoce, matelas anti escarres, soins de nursing.
Traitement
des complications neurologiques aigues :
Crises
épileptiques : facteur aggravant, 5 à 40% des cas, Valium IV si récidive (Valproate
de soduim
Œdème cérébral :
+ Restriction
hydrique modérée, surélévation de la position de la tête de 30°, éviction des
solutés hypoosmolaires.
+ Mannitol
(0,25 a 0,5g/kg en IV en 20 min toutes les 6h sans dépasser 2g/kg/jour), mais
jamais de corticoïdes.
+ Décompression
chirurgicale (exceptionnelle).
Transformation hémorragique : arrêt des anticoagulant si hémorragie importante.
Traitement anti-thrombotique : « après
avoir éliminé un processus hémorragique sur le scanner ».
Antiagrégant
plaquettaire
: Aspirine : 160 à 300mg/jour
Anticoagulants : HBPM
+ Indications
: AIT à répétition, AIC en évolution, dissection carotidienne, cardiopathie
emboligène
+ Contre-indications
à respecter : AVC étendu, HTA sévère, trouble de la conscience
Thrombolyse :
+ Unites
spécialisés : stroke unit.
+ AIC
très précoce < à 3h +++.
+ Absence
de signes d'ischémie de plus d'un tiers du territoire de 1'artère sylvienne.
+ Thrombolyse
par rt-PA en IV est le+ utilise, à la dose de 0,9mg/kg.
Protocole : 10% en bolus sur 1min puis
le reste l/4h après et à passer sur 1h avec surveillance régulière de la TA.
+ Contre-indications :
o
Hémorragie
intracrânienne
o
AVC
ou traumatisme crânien sévère au cours des 3 mois précédents.
o
Hémorragie
digestive ou urinaire au cours de 21jours précédents
o
Ponction
artérielle récente non compressible
o
Héparine
ou AVK en cours
o
Troubles
de l’hémostase : TP bas, plaquettes < à 100 000/mm3
o
…
Neuroprotection : plusieurs produits réduisant la taille
d'infarctus n'ont pas encore montre d'efficacité chez 1'homme.
Oxygénateurs cérébraux.
Décompression chirurgicale à la phase aigue : Il se discute dans des cas particuliers
rares :
+ Dérivation
du LCR en cas d’hématome du cervelet compressif avec hydrocéphalie.
+ Hemicraniectomie
décompressive en cas d’infarctus hémisphérique malin.
+ Craniectomie
sous occipitale ± exérèse de la lésion ischémique
et/ou drainage ventriculaire en cas d’infarctus cérébelleux.
CONCLUSION
+ Urgence
médicale+++, où la prise en charge diagnostique et thérapeutique doit être
menée conjointement.
+ En
phase aiguë d’un AVC, le traitement repose, pour tous les malades, sur l’application
de mesures générales (traiter une urgence vitale immédiate, assurer le maintien
des paramètres physiologiques sauf la PA, et prévenir les complications).
+ Dans
le cas de l’AIC, 2 autres mesures sont nécessaires : la thrombolyse IV dans les
3h en l’absence de CI, et chez ceux qui ne sont pas éligibles pour le rt-PA,
l’aspirine réduit les récidives précoces et la mortalité, y compris dans la FA.
+ A
coté du traitement symptomatique en phase aigue, un traitement étiologique à
long terme est indispensable et évite la récidive (prévention secondaire), de
même que la prise en charge des FDR vasculaire (prévention primaire).
+ La rééducation fonctionnelle motrice et orthophonique permet meilleure récupération du déficit moteur et ↓ les séquelles.
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