INTRODUCTION
Les
autres accidents plus rares et parfois sérieux doivent être identifiés et si possible
prévenus.
ACCIDENT HÉMORRAGIQUE
Diagnostic
FDR hémorragique :
+ Surdosage
biologique (TCA > 3 x témoin, INR > 5)
+ Durée du traitement,
âge, qualité du suivi (TCA, INR).
+ Pathologies
associées : lésion cérébrale/digestive, IR, IH, trauma récents ou potentiels, thrombophilie
éventuelle.
+ Traitements
associés : aspirine, AINS, thrombolytiques…
Formes cliniques :
Saignement
mineur : (signe d’alarme)
+ Gingivorragies,
épistaxis provoqué, ecchymoses,
+ Hyperménorrhée,
hématurie peu abondante…
Saignement
majeur : (grave par leur siège et leur abondance)
+ Hémorragies
intracrâniennes : les plus graves.
+ Hémorragies
oculaires : graves ; pronostic fonctionnel.
+ Hémorragies
digestives : qui doivent faire rechercher une cause locale (UGD, cancers,
œsophagite) et la prise ttt associés (aspirine, corticoïdes) favorisant le
saignement.
+ Hématomes (gaine
du psoas, péri-rénaux, S/C …)
+ Autres :
hémorragies surrénaliennes gravissimes (rare), hém pharyngo-laryngées,
hémarthrose, hémopéricarde...
Saignement
occulte : se traduit par un tableau d’anémie
Evaluer la
gravité de l’accident :
+ L’importance du
saignement est plus facile à évaluer si hémorragie extériorisée, sinon par la ↓
de l’Hb (NFS).
+ L’état
d’hypocoagulabilité : TCA (héparine), TP/INR (AVK) → rechercher un
surdosage biologique
+ Examens à réaliser selon l’importance de la chute du taux d’Hb (ex. neuro, échocoeur, écho abdominale, scanner cérébral ou thoraco-abdominal, endoscopie digestive…)
Ttt de
l’hémorragie
(hémostatiques locaux, chirurgie…)
Ttt
symptomatique :
± remplissage vx, transfusion, O2…
Traitement
spécifique :
Héparine
Saignement
mineur :
+ Réajustement de
la dose d’héparine.
+ Contrôle du TCA
à H4
Saignement
majeur :
+ Arrêt immédiat de
l’héparine.
+ On cas de
surdosage important ; utiliser un antidote : le sulfate de protamine (1mg pour
100u héparine) IV lente pour éviter les EI : hypotension, bradycardie,
dyspnée.
+ La dose utile
est fonction de la dose d’héparine injectée et du temps écoulé depuis
l’injection de l’héparine.
AVK
Saignement
mineur
+ Arrêt
transitoire du traitement, le reprendre à doses moindres dès que l'INR souhaité
est obtenu.
+ Vit K (selon
INR) : 0,5-1mg IVL ou en gouttes buvables.
Saignement
majeur
+ Arrêt immédiat
des AVK
+ Vit K 10mg
en IVL, associée selon l'urgence à du PFC ou à un concentré de facteur vitamine
K dépendant PPSB (Kaskadil*) en IV. Selon INR vit K peut être répétée/12h.
Thrombolytique
En
cas hémorragie grave, le ttt fibrinolytiq peut être neutralisé en utilisant les
antifibrinolytiques : Aprotinine (Antagosan*) 106 U/10kg, acide tranexamique
(Exacyl*) 10 mg/kg en IV.
Anticoagulants
non hépariniques
Hirudine
Pas
d’antidote. Si hém grave : arrêt perfusion, ttt sympto.
Danaparoïde (Orgaran*)
Arrêt
en cas hém importante. ± transfusions (CP, CGR, PFC).
Traitement préventif :
Evaluation
soigneuse du rapport bénéfice/risque.
Respect
des indications et CI (AVC hém récent, UGD évolutif, IR graves, grossesse et
allaitement (AVK), péricardite…)
Eviter
les interactions médicamenteuses.
Surveillance
rapprochée :
+ Héparine :
TCA (1,5 à 3 x témoin), héparinémie (0,3 - 0,6 UI/ml), NFS-plaquettes ou
activité antiXa (HBPM)
+ AVK : TP,
INR++ (zones thérapeutiques), éviter INR > 4,5
ACCIDENT NON HÉMORRAGIQUE
Héparine
Thrombopénies
induites par l’héparine (TIH)
Plus
rare avec les HBPM.
Diagnostic : 2
types de TIH
TIH
type1 = Thrombopénie bénigne par agrégation plaquettaire
+ Modérée (>
100.000) ou chute < 30% du chiffre initial.
+ Transitoire, non
compliquée, de nature non immunologique
+ Précoce (J2-J5),
asymptomatique, fréquente (10-20%)
TIH
type2 = Thrombopénie immuno-allergique
Mécanisme :
+ Immunisation contre complexe FP4-héparine non dose-dépendant
+ → Ac IgG induit synthèse
de thromboxane A2 et libération de sérotonine responsable de l’agrégation
plaquettaire.
Contexte
évocateur :
+ Franche (< 100.000) ou chute > 40% du chiffre initial.
+ Rare, très grave
par la menace thrombotique (embolies et thromboses art ou v multiples) plus
qu’hémorragique.
+ Survient
classiquement après le 5ème jour.
+ Associée parfois
à un tableau de CIVD
→
En absence autres causes thrombopénie, TIH très probable : l’arrêt de l’héparine
est impératif ; la remontée rapide des plaq est la meilleure confirmation
dc ; le bilan bio ne s’impose pas.
→
En présence d’autres causes de thrombopénie (infectieuse, médicamenteuse, post CEC)
bilan bio indiqué pr affirmer dc :
Confirmation
biologique :
+ Identification des
Ac IgG anti-FP4 par ELISA
+ Test agrégation
plaquettaire (sang + héparine) n’est plus pratiqué
Traitement
TIH
type1 : ne nécessite pas l’arrêt de traitement.
TIH
type2 :
+ Arrêt immédiat
de l’héparine.
+ Si patient doit
être anticoagulé, on utilise ttt anticoagulant de substitution : un héparinoïde de
synthèse ; Danaparoïde (orgaran*) ou un anti thrombine direct (Hirudine).
+ Relais par les
AVK dès que le taux plaquettes > 150.000.
Prévention
+ Utilisation
préférentielle de l’HBPM
+ Relais précoce
par AVK.
+ CI à l’héparine
si ATCD de TIH
+ Surveillance
NFS-plaquettes au moins 2/semaine.
Autres
complications (surtout avec les HNF)
+ Intolérance
cutanée, allergie au point inj, hyperéosinophilie
+ Ostéoporose avec
un traitement au long cours
+ Cytolyse
hépatique (rare).
+ Hypoaldostéronisme
avec hyperkaliémie (très rare).
Cas particulier : en cas de grossesse les AVK sont CI, un traitement par l’héparine expose à un risque accru d’hémorragie utéro-placentaire, de mort fœtale et de prématurité.
AVK
Fœtopathies
+ Les AVK sont CI
pendant la grossesse et l’allaitement.
+ Risque
tératogène au 1er trimestre (6-12 SA)
+ Risque
hémorragique materno-fœtal en fin de grossesse
+ Durant
l’allaitement : la warfarine peut être utilisée.
Nécrose cutanée
+ Accident rare,
mais grave, survenant en début de traitement (J3-J7), surtout en cas de déficit
congénital en protéine C ou S.
+ Généralement
localisée dans régions graisseuses (seins, cuisses, fesses).
+ Elle s’explique
par un état d’hypercoagulabilité provoquée par la ↓ plus rapide des taux de
prot C et S, alors que les autres facteurs vit K-dépendants à demi-vie plus
longue (IX, X et II) étant moins abaissés.
+ CAT :
utiliser un AVK de longue durée d’action à doses progressivement croissantes et
prolonger le relais de l’héparine x 10j jusqu’à l’obtention d’une hypocoagulation
stable en rapport avec l’indication établie.
Autres accidents
+ Accidents immuno-allergiques
(dérivés de l’indanédione) : rash cutané, leucopénie, agranulocytose,
hépatite cytolytique, insuffisance rénale aiguë
+ De rares cas de
troubles digestifs (nausées, vomissements) ont été décrits avec les dérivés coumariniques.
Thrombolytique
Réaction
allergiques : surtout avec
streptokinase, justifient l’administration systématique d’une corticothérapie
Anticoagulants
non hépariniques
Hirudine
Autres
complications : fièvre, allergies (choc anaphylactique), insuf rénale
Danaparoïde (Orgaran*)
Allergie,
thrombopénies (rares).
COMPLICATION
Les complications des traitements AC exigent du praticien une bonne connaissance des conditions de leur utilisation rationnelle adaptée à chaque patient avec un rapport bénéfices/risques optimal.
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