INTRODUCTION
Impose en
1er lieu de soulager dl du patient avant d’effectuer le bilan
étiologique, dominé par la pathologie lithiasique (80%).
1er motif de consultation d’urgence en uro-néphrologie.
CN ≠ calcul urinaire. Le calcul est une cause de CN.
La CN simple est traitée en ambulatoire
La CN compliquée est une urgence médicochirurgicale.
DIAGNOSTIC POSITIF
Anamnèse
Circonstances de survenue :
+ Activité physique, voyage long en voiture,
+ Restriction hydrique ou forte chaleur.
ATCD personnels
+ CN, lithiase connue, hématurie, émission de calcul
+ Uropathie connue, diabète, drépanocytose, goutte
+ Maladie hypercalcémiante (sarcoïdose, ttt par vit D)
ATCD familiaux de lithiase.
La douleur est
caractéristique de la colique néphrétique.
+ Brutal, intense, paroxystique.
+ Unilatérale, lombaire ou lomboabdominale.
+ Irradie vers l’avant et le bas en direction de la FI et OGE.
+ Pas de position antalgique.
+ Responsable d’une agitation du patient.
NB : la douleur doit être quantifiée dès l’admission du patient afin d’évaluer l’évolution et la réponse au traitement (EVA).
Signes associés
Signes digestifs : nausées, vomissements et constipation.
Signes urinaires :
+ Pollakiurie, dysurie, impériosités mictionnelles,
+ ± hématurie macroscopique.
Signes généraux : agitation et anxiété.
Examen clinique
Tachycardie (en rapport avec la douleur)
Température normale dans la forme simple.
Douleur à la percussion de fosse lombaire (signe de Giordano).
Douleur sur le trajet urétéral.
Eliminer une urgence chirurgicale :
+ Abdomen souple et indolore,
+ Sans masse battante et/ou soufflante.
+ Orifices herniaires libres.
Examen des urines :
+ BU : hématurie microscopique, nitrites (infection associée)
+ Un pH acide peut traduire la présence calcul d’ac urique.
+ Quantifier la diurèse horaire (oligurie)
DIAGNOSTIC DE GRAVITE
En rapport avec des signes de gravité et/ou un terrain précaire.
Ces formes dites graves nécessitent hospitalisation en urgence.
+ CN fébrile : T° ≥
+ CN hyperalgique ou persistante.
+ CN anurique ou avec IRAO.
+ Femme enceinte : risque d’accou prématuré et de RPM.
+ CN et comorbidités : IRC, uropathie préexistante, rein transplanté, patient
HIV sous trithérapie.
Examens complémentaires : soulagé d’abord le patient.
Ils sont demandés en urgence uniquement si doute
diagnostic ou forme compliquée.
Biologiques
Formes
non compliquées : créatininémie, ECBU si BU aN.
Formes
compliquées : en plus
+ Ionogramme sanguin, NFS, RAI, TP, TCA.
+ Groupe sanguin rhésus.
+ Hémocultures et ECBU si fièvres.
Imagerie
Abdomen
sans préparation (ASP) :
+ Recherche calculs radio-opaques sur trajet voies urinaires
+ Intérêt du coulpe ASP - écho (CN simple)
Echographie
réno-vésicale
+ Formations hyperéchogènes + cônes d’ombre.
+ Dilatation unilatérale des cavités pyélocalicielles.
+ Reconnaît les lithiases radio transparentes et les tumeurs
+ Vérifie le rein controlatéral
Urographie
intraveineuse (UIV) :
+ Ex de référence « historique », supplantée par le scanner.
+ Affirme le dc sur le Retard de sécrétion / Rein muet.
+ Montrer la dilatation si elle existe, le niveau de l’obstacle.
TDM abdominal spiralée sans injection+++
+ Examen de référence si doute ou discordance ASP – écho.
+ Plus coûteuse mais apporte une plus grande précision
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIELLE
Un grand classique :
« rupture d’anévrysme de l’aorte abd»
Autres urgences
chirurgicales :
+ Appendicite - Cholécystite aigue - Pancréatite aigue
+ Ulcère compliqué - Sigmoïdite
+ Infarctus entéro mésentérique
+ Etranglement herniaire - Torsion kyste de l’ovaire - GEU
Autres affections
urologiques :
+ Torsion testiculaire - Epididymite
+ Infarctus rénal - Hématome péri-rénal
+ Infection ou hémorragie kystique sur polykystose.
Affections vertébrales ou
radiculaires
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
Obstacles intra-luminaux :
+ Lithiase : cause la plus fréquente +++
+ Caillots au décours d’une hématurie massive
+ Séquestres papillaires après nécrose papillaire (diabète,…)
Obstacles pariétaux :
+ Tumeur de la voie excrétrice
+ Sténoses urétérales :
o
Tuberculose – Bilharziose – Malacoplakie
o
Syndrome de jonction pyélo-urétérale
Compressions extrinsèques :
+ Tumeurs pelviennes (cancer du col, prostate)
+ ADP - Fibrose rétro-péritonéale
+ Uretère rétrocave
TRAITEMENT
Traitement de la criseMesures générales
+ Restriction hydrique : 500cc/24h tant que le syndrome douloureux
persiste.
+ Repos au lit.
En l’absence de complications : le traitement
ambulatoire suffit, pas d’hospitalisation.
En urgence : AINS +++ Diclofénac Voltarène* 75mg 1 amp en IM (si
pas de CI : grossesse, IR…)
Ensuite rédiger une ordonnance :
+ Voltarène* 50mg 1cp 3/j x 7j.
+ En cas de CI aux AINS : Paracétamol + codéine (Codoliprane*) 2cp 3/j
x 7j ou paracétamol + dextropropoxyphène.
+ RDV de consultation urologie dans 8 jours.
NB :
+ Les antispasmodiques ne sont pas justifiés.
+ AINS inj max x 2j puis relais par VO.
+ La noramidopyrine est CI.
+ Le bilan radio sera réalisé en ambulatoire.
Consignes écrites expliquées et remises aux patients+++
+ Manger et boire normalement pour éviter la DSH
+ Tamiser les urines dans un filtre à café et conserver tous les calculs
expulsés pour la consultation prévue.
+ Mesurer la température tous les matins
+ Consulter en urgence si :
o
T ≥ 38°, frissons, vomissements, malaise.
o
Réapparition de la douleur
o
Urines rouges
o
Arrêt des urines pendant 24h
+ Faire les examens prescrits et apporter les résultats.
+ L’absence de douleur ne signifie pas guérison !! et il faut consulter
comme prévu.
Colique néphrétique compliquée : hospitalisation
obligatoire avec VVP.
Soulager le malade :
+ Si EVA < 6 : Kétoprofène Profenid* 100mg en IVL de 20min x 3/j max
x 2j.
+ Si EVA > 6 ou si Profenid* inefficace : morphine en titration IV débutée
à 3mg puis 2mg/5min tant que l’EVA > 4.
+ Dès que l’EVA < 4 on arrête les morphiniques et on donne du Profenid
100mg à raison de 1amp/8h en IVL
+ Si ces mesures antalgiques échouent on fait un drainage des urines en
urgence à but antalgique.
Surveillance : Pouls, TA, douleur, diurèse, T°.
CN fébrile :
+ Mise en route d’un traitement ATB par voie parentérale (PNA) +/- ttt d’un
choc septique associé.
+ Drainage des urines en amont de l’obstacle :
o
Montée de sonde urétérale.
o
Néphrostomie percutanée.
Anurie ou IRAO :
+ Drainage des urines en urgence sous couverture ATB.
+ Prévenir le syndrome de levée d’obstacle.
Traitement étiologique
+ A distance de l’épisode douloureux
+ L’évolution spontanée favorable en cas de lithiase avec émission du calcul
est fréquente. Si elle persiste, on peut envisager, selon la nature du calcul,
sa taille et sa localisation : traitement médical, lithotritie
extracorporelle (LEC), NLPC, chirurgie.
+ Si l’origine n’est pas lithiasique : traitement en fonction de
l’étiologie
CONCLUSION
+ La CN est une pathologie nécessitant une prise en charge en urgence.
+ Son diagnostic évoqué par la clinique est conforté par l’imagerie.
+ Le traitement immédiat fait appel aux AINS+++. Dans certains cas (CN fébrile, anurique ou hyperalgique), il sera nécessaire de mettre en place une dérivation urinaire en urgence avant de traiter la cause de l’obstruction.
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