INTRODUCTION
Syndrome
douloureux paroxystique.
Manifestation
clinique la + fréquente de la lithiase vésiculaire. Elle traduit la distension
brutale des voies biliaires.
DIAGNOSTIC POSITIF
Anamnèse
+ Sujet connu
lithiasique – ATCD d’ictère.
+ FDR de lithiase vésiculaire : sexe féminin, âge > 50 ans, ATCD familiaux, obésité, hyperTG, grossesse, résections iliaques, mucoviscidose, hyperhémolyse, cirrhose.
Signes
fonctionnels
Douleur
biliaire :
+ Déclenché par un
repas copieux, riche en lipides.
+ Début brutal
surtout la nuit
+ Siège : hypochondre
droit++, parfois épigastrique.
+ Irradiation :
o
En
arrière en hémi-ceinture.
o
En
haut vers l’omoplate et l’épaule droite.
+ Intense et
intolérable, à type de déchirure ou de torsion avec broiement
+ Bloque
l’inspiration profonde.
+ Permanente et
paroxystique
Signes
accompagnateurs :
+ Nausées, vomissements.
+ Troubles de
transit : diarrhée ou constipation.
Signes physiques :
+ Patient immobile dans son lit qui comprime de la main la région douloureuse (en opposition de l’agitation des CN)
+ Signes de Murphy
: douleur provoquée par la compression manuelle de l’HC droit au cours de
l’inspiration profonde.
+ Parfois on peut
palper une grosse VB au bord inf. du foie.
+ Signes de
rétention biliaire à rechercher, témoignant d’une lithiase VBP :
sub-ictère, urines foncées, selles décolorées
+ Prise de la
température : systématique +++
+ Prise des
constantes : pouls, TA
Examens complémentaires :
Le
diagnostic positif est clinique basé sur les caractéristiques de la douleur. Les
examens complémentaires sont utiles pour :
+ Faire la part
avec un dc différentiel en cas de doute dc
+ Recherche -
localisation de la lithiase et autres étiologies.
+ Recherche
d’éventuelles complications.
Imagerie
-
Echographie
abdominale+++: permet un dc précis et rapide
-
ASP
: visualise certaines lithiases (opaques) ou élimine autres path tel que
péritonite par perforation organe creux
-
Rx
thorax : permet d'éliminer d'autres pathologies pleuro-pulmonaires, surtout
droites faisant errer le diagnostic.
-
Cholécystographies
orale ou IV---
Biologie :
-
Bilan
inflammatoire : NFS, VS, CRP.
-
Bilirubine libre :
↑ dans un contexte d’hyperhémolyse
-
Bilirubine
conjuguée : ↑ en cas de lithiase de la VBP
-
Amylasémie
normale (éliminer une pancréatite aigue)
-
Phosphatases
alcalines, transaminases.
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
Lithiases
biliaires (principale étiologie)
Lithiase
vésiculaire simple
+ Biologie normale
+++
+ Echo
abdominale : calculs = structure hyperéchogène, mobiles à l’intérieure de
la vésicule + cône d'ombre post.
Cholécystite
aigue = inflammation puis infection de la vésicule biliaire due à l’enclavement
d’un calcul dans le canal cystique.
+ Dl prolongée +
défense de l’HC droit + fièvre sans ictère
+ Syndrome
inflammatoire biologique : NFS, VS, CRP
+ Echo abdominale :
calculs vésiculaires - épaississement de la paroi vésiculaire+++ – VB de diamètre normal.
Hydrocholécyste
d’apparition brutale avec :
+ Douleur violente,
vésicule palpable, volumineuse, dure pouvant disparaître si le calcul se
mobilise.
Lithiase
de la VBP
Angiocholite
aigue = infection de la VBP en amont d’un calcul
+ Douleurs +
fièvre à 40°C + ictère Þ triade de Villard.
+ Syndrome
inflammatoire sévère, cholestase avec ↑ de la BT-BC, PAL, γGT, transaminase ↑
possible.
+ Echo :
dilatation des VBIH et EH en amont de l’obstacle
Lithiase
pigmentaire :
+ Enfant ou adolescent.
Tableau d’anémie hémolytique congénitale (anémie + ictère + SMG)
Causes non lithiasiques
Parasitaires
+ Kyste hydatique
rompu dans les voies biliaires
+ Douve
responsable de distomatose
+ Ascaridiose
Tumorales
+ Migration de
débris tumoraux dans les voies biliaires
+ Tumeurs des
voies biliaires
Hémobilie
+ Contexte de
traumatisme abdominal
+ Association
ictère + colique hépatique + mélaena
Dyskinésie
biliaire
+ Rarement pure,
s’associe svt à une anomalie congénitale et des lésions inflammatoires des
voies biliaires.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Urgence
chirurgicale :
+ Appendicite aigue sous hépatique.
+ Perforation
d'ulcère gastroduodénal (UGD)
+ Occlusion
intestinale aiguë.
Affections
médicales :
+ UGD.
+ Pancréatites
aiguës (l’association est assez fréquente)
+ Colique
néphrétique droite.
+ IDM dans sa
forme abdominale.
+ Périarthrite
scapulo-humérale.
+ Colopathies
fonctionnelles surtout à l’angle colique droit
+ Fissuration
d’anévrysme de l’aorte abdominale
Hépatopathie donnant une douleur simulant une colique hépatique (hépatite aigue, foie cardiaque
TRAITEMENT
Traitement de la crise
En
1re intention : antispasmodique +/- antalgiques
+ Spasfon* 1 à 3amp/jour
en IV ou IM
+ Viscéralgine
forte* ou Avaforton* 1 à 2amp/jour en IV
+ Relais par VO ou
rectale : Spasfon* 1 à 3suppo/jour ou Spasfon* 3 à 6cp/jour.
Crise
résistante : passer aux antalgiques majeurs
+ Dolosal* 1 à
2amp/jour IM (amp 10cg) Ou 2 à 3suppo/jour (suppo 10cg)
+ Palfuim* 1 à
6amp/jour IM (amp 5mg) Ou 1 à 6cp/jour
(cp 5mg)
+ Morphine 1 à
3amp/jour S/C (amp 1cg) (il faut se méfier de contre-indications)
Dans
tous les cas :
+ Repos - diète
hydrique (repas semi liquide).
+ Antiémétiques si
vomissements importants
+ Une fois la
crise passe il faut maintenir une diète légère avec antispasmodique per os ou
suppo pendant 3 jours.
Traitement étiologique :
Régime
: Eviter la suralimentation, graisse, crème, les sauces et œufs.
Traitement
médical :
+ Antibiothérapie
en urgence (cholécystite, angiocholite aiguë) + jeûne + rééquilibration
hydroélectrolytique.
+ Dissolutions des
calculs (décevants car récidives à l'arrêt du traitement dans 1/3 des cas.)
Traitement
chirurgical : +++
+ C'est le traitement
le plus utilisé : ne se conçoit en urgence qu'en cas de complication.
+ Dans tous les
cas -> il comporte une cholécystectomie, suivie d’une exploration de la VBP (cholangiographie
per opératoire)
Traitement
instrumental non chirurgical :
+ Extraction du
calcul par sphinctérotomie endoscopique
o
Angiocholite
grave associée à une pancréatite aiguë.
o
Lithiases
résiduelles après cholécystectomie.
o
CI
à la chirurgie (sujets âgés…)
+ Lithotripsie
extracorporelle.
CONCLUSION
Toute colique hépatique nécessite un traitement symptomatique le plus tôt possible et un bilan étiologique à la recherche d'une lithiase biliaire (+++), cause la plus fréquente dont le traitement est chirurgicale.
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