INTRODUCTION
En cas d'hypoglycémie sévère, la souffrance cérébrale
peut aller jusqu'au coma, ce qui explique la gravité du tableau.
Urgence diagnostic et thérapeutique.
DIAGNOSTIC POSITIF
Signes neurovégétatifs ou adrénergiques
+ Sensation de faim brutale, sueurs
profuses, pâleur,
+ Tremblement des extrémités, tachycardie,
palpitations.
+ HTA, angor chez le coronarien
Signes de neuroglycopénie (souffrance
cérébrale /carence en G)
+ Malaise, asthénie, céphalées, troubles
de la concentration
+ Troubles moteurs : hémiplégie,
monoplégie, diplopie …
+ Troubles sensitifs : paresthésies
prédominance péribuccale
+ Troubles visuels.
+ Convulsions généralisées ou localisées
+ Troubles psychiatriques (trompeurs) :
agitation, confusion mentale, trouble du comportement, agressivité,…
+ Au max, le coma hypoglycémique, souvent
caractéristique
+ Le coma hypoglycémique en est
l’expression la plus grave
o
De profondeur
variable, jusqu’à comas très profonds.
o
De début brutal, souvent
agité, avec sueurs profuses,
o
Signes d’irritation
pyramidale et hypothermie.
Glycémie capillaire
immédiate / Glycémie plasmatiq (confirme)
Test de resucrage
+ Touts coma non traumatique est hypoglycémique jusqu’à preuve du contraire et doit inciter à faire un test de resucrage à la fois diagnostic et thérapeutique.
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
L’interrogatoire est le meilleur guide vers la découverte d’une étiologie, une fois le dc d’hypoglycémie établi par la biologie.
Chez le sujet diabétique
Hypoglycémie insulinique
Erreur diététique : repas (ou
collation) insuffisant ou absent.
Exercice physique programmé
Erreur dans l’insulinothérapie :
+ Lipodystrophies.
+ Erreur de dose, type d’insuline
inapproprié.
+ Horaire d’injection inadapté.
+ Injection dans une zone de résorption
rapide (abd, bras)
Vomissements non compensés.
Excès d’alcool, en particulier à jeun.
Modification absorption sucrée
secondaire à une gastroparésie
Insuffisance rénale (prolongeant durée
d’action de l’insuline).
Pathologie intercurrente diminuant les
besoins en insuline :
+ Hypothyroïdie
+ Insuffisance surrénale ou
antéhypophysaire
Surdosage volontaire, voire autolyse.
Hypoglycémies liées aux sulfamides hypoglycémiants
+ Non-respect des I et/ou CI (atteinte
rénale ou hépatique).
+ Surdosage absolu, en particulier chez
les personnes âgées.
+ Effort physique intense.
+ Potentialisation de l’effet
hypoglycémiant par : salicylés, alcool, coumariniques, clofibrate, IMAO,
chloramphénicol
NB : + rare, mais + grave /
demi-vie prolongée des sulfamides ] Glucagon peu efficace, voire dangereux
(risque de rebond).
Chez le sujet non
diabétique
Hypoglycémies organiques
Orientation diagnostic
+ Hypoglycémie de jeûne : le matin avant petit déjeuner +++
+ Après un exercice physique
+ Peuvent être sèvres : signes de
neuroglycopénie au 1er plan
+ Triade de Whipple+++ : glycémie <0,5g/l survenant à jeun et/ou à
distance repas, + manifestations neuropsychiques majeurs, disparition immédiate
troubles après resucrage.
Causes évidentes
+ Toxique ou iatrogène : intox alcoolique,
intox salicylés, bbloquants, dextropropoxyphène,
dysopyramide, quinine...
+ Endocrinopathie : insuffisance corticosurrénale,
insuffisance antéhypophysaire, hypothyroïdie.
+ Tumeur extra pancréatique,
mésenchymateuse, intra thoracico-abdominale, volumineuse, + production d’IGF2. ] Echo abd systématique devant toute
hypoglycémie
+ Insuffisance hépatique et insuffisance
rénale avancées.
Insulinome
La + fréquente tumeurs du pancréas
endocrine mais il reste rare
90% bénin et unique, 10% multiple (NEM1)
voir malin.
Diagnostic biologique :
+ La découverte d’une glycémie < 0,5g/l
avec insulinémie et peptide-C paradoxalement élevé est hautement évocatrice.
+ Soit épreuve de jeûne sur 72h en milieu
hospitalier avec mesure répétée de la glycémie, insulinémie et peptide-C.
+ Le rapport insulinémie (μU/ml)/glycémie
(mg/dl) est > à 4.
Dc topographique : TDM, IRM, écho
endoscopie, Octréoscan.
Diagnostic différentiel :
+ Hypoglycémies factices (contexte
psychologique) :
o
Par inj cachée
d’insuline (insulinémie↑, peptide-C↓)
o
Prise cachée de
sulfamides (insulinémie↑, peptide-C↑) diagnostic difficile → dosage sg ou
u des sulfamides.
+ Hypoglycémies d’origine auto-immune.
Hypoglycémies fonctionnelles
Hypoglycémie modéré ne mettant pas en
jeu le pronostic vital.
Survenant de 1 à 4h après un repas très
riches en glucides.
Signes neuro adrénergiques sans signe de
neuroglycopénie.
Améliorées par le jeûne.
ATCD de gastrectomie,
gastro-entérostomie, vagotomie
HGPO sur 5h montrera typiquement une hypoglycémie <0,5g/l
TRAITEMENTPEC immédiat Dès suspicion d’hypoglycémie, après
prélèvements si possible |
Evite l'aggravation des symptômes
neuroglycopénie et le coma.
Resucrage
En l’absence de troubles
neuropsychiques :
+ Sucres rapides en per os (15 à 20
g) : 4 à 5 morceaux de sucre, un verre de jus de fruits sucré, une cuillère de
miel.
+ NB : le SG 5-10% peut être donné à
boire, c’est la boisson sucrée la plus vite trouvée aux urgences
En présence de troubles
neuropsychiques :
+ 30 ml de SG 30% en IV suivi d’un
resucrage per os après amélioration de l’état de conscience et SG 10% en perf.
+ Si pas de résultat dans les min qui
suivent, renouveler 30 ml de SG 30% en IV (en prenant garde à la veinotoxicité)
Glucagon
+ L'absence de veine accessible, patient très agité, (ou si on a la certitude
qu’il s’agit diabétique insulinotraité), conduit à l'inj IM ou S/C (effet moins
rapide) de 1mg de glucagon.
+ Les symptômes s'amendent en qlq min, ce qui permet un resucrage
supplémentaire / VO (effet transitoire glucagon)
+ CI : sulfamides hypoglycémiants, alcool, insulinome.
PEC secondaire
Diabétique insulinotraité :
Rechercher la cause de l’accident hypoglycémique et corriger les facteurs
favorisants.
Si injection d’insuline de longue durée :
+ Garder une VV et resucrage (SG 10%) sur 12 à 24h
+ Surveillance horaire de la glycémie capillaire.
+ RDV de diabétologie
Si simple erreur d’adaptation de l’insuline :
+ Garder le malade sous surveillance pendant qlq heures
+ Poursuivre le resucrage par voie orale (prise de collation)
+ RDV de diabétologie
Si déni de la maladie ou absence d’éducation : profiter de l’épisode
pour traiter et éduquer le patient
Si tentative d’autolyse : réanimation et consultation psychiatrique
Diabétique non insulinotraité
+ Resucrage par VV (SG 10%) pendant toute la durée d’action du sulfamide
utilisé
+ Prolonger l’hospitalisation en vue de réadapter la totalité du ttt
diabétique
+ L’intoxication volontaire est grave et justifie :
o
Réanimation, utilisation du diazoxide (antagoniste) ou
EER
o
Consultation psychiatrique.
+ Jamais de glucagon !! : mobilisation précoce des réserves hépatiques
alors que le sujet en aura besoin pour faire face à l’hypoglycémie retardée ou
récidivante due aux sulfamides d’action prolongée
Sujet non diabétique : après amélioration et retour à la conscience, hospitaliser et démarrer les investigations paracliniques
Hypoglycémie organique : Insulinome
+ Traitement de choix : pancréatectomie partielle ou énucléation de la
tumeur.
+ En cas de CI opératoires ou d’échec de la chirurgie : inhibiteurs de la
sécrétion d’insuline = diazoxide 300 mg/j per os
+ Insulinome malin avec métastases inextricables : chimiothérapie (streptozotocine
+ 5FU) à destruction cel β de Langerhans
Hypoglycémie fonctionnelle
+ Les mesures diététiques sont essentielles :
o
Fractionnement des repas
o
Suppression des sucres d’absorption rapide et ↑ de la
proportion de sucres lents.
o
Fibres alimentaires pour retarder l’absorption des
glucides
o
Restriction pondérale chez l’obèse
+ Neurosédatifs, tranquillisants et vagolytiques
CONCLUSION
Urgence médicale nécessitant un traitement précoce et adéquat, si non
l'évolution peut se faire vers un tableau prolongé (œdème cérébral) ou
séquelles neurologiques déficitaires.
Les risques et la sévérité des épisodes hypoglycémiques chez les
diabétiques traités justifient des précautions supplémentaires dans la
prescription et la surveillance des traitements hypoglycémiants. Dans ce cadre,
le rôle préventif de l’éducation du patient et son entourage est
essentiel :
+ Carte diabétique
+ Respecter les collations et la durée de 15 min après l’injection d’insuline
pour manger
+ Maitriser l’usage de la seringue ou stylo
+ Port permanent de sucre rapide, glucagon non périmé
+ Prévention avant exercice physique (alimentaire ↑ si imprévu et/ou ↓ de 20% insuline si imprévu)
Chez le diabétique type 2, il est important de respecter les CI du ttt par sulfamides (sujets âgés, I rénale).
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