INTRODUCTION
-Prurit : sensation de démangeaisons qui provoque le besoin de se gratter
-Symptôme subjectif et fréquent.
-Peau et semi-muqueuses.
-Localisé ou généralisé.
-Etiologies multiples.
PHYSIOPATHOLOGIE
-Stimulus mécaniques, chimiques, thermiques.
-Véhiculés à partir de récepteurs cutanés par les fibres de la douleur (C).
-Médiateurs chimiques : histamine+++ ; sérotonine, prostaglandines, cytokines, neuropeptides.
DIAGNOSTIC POSITIF
-Le diagnostic de prurit est clinique et repose sur l’interrogatoire : description du prurit.
-Il peut être conforté par l’existence de lésions cutanées non spécifiques consécutives au grattage :
* Lésions inconstantes.
* Erythème discret, excoriations, stries linéaires, papules de prurigo, prurigo nodulaire.
* Si grattage chronique et important : Usure des ongles - Poils usés et cassés - Lichénification.
* Surinfection (complication la + fréqte) : impétigo, pyodermite.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
-Prurit physiologique : discret et non gênant.
-Douleur : pas de grattage.
-Sensation de cuisson, brûlure.
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
Interrogatoire :
-Topographie +++ : prurit localisé ou généralisé.
-Intensité / Retentissement
-Facteurs déclenchantes ou aggravantes (hypersudation, douche…) ou apaisantes (bains froids…)
-Horaires de survenue – Evolution (aiguë, paroxystique ou chronique)
-Prises médicamenteuses et traitements locaux.
-Eventuel caractère collectif du prurit = Notion de contage.
-Existence de signes généraux
-ATCD, Age, profession, habitude d’hygiène, origine et notion de séjour à l’étranger.
Examen clinique :
-Lésions de grattage – Dermographisme.
-Lésions cutanées, non expliquées/grattage = Lésions élémentaires d’une dermatose.
-Examen général : ADP, SMG,…
Bilan para clinique :
-Orienté par la clinique.
-En absence d’une étiologie évidente : NFS+fer sérique, VS, Bilan hépatique : Bilirubine,… Urée, Créatinine, TSH, Glycémie, Sérologie VIH, parasito des selles, histopathologie cutanée +/- IFD.
-Radio pulmonaire.
-Echographie abdomino pelvienne.
Diagnostic étiologique d’un prurit diffus ou généralisé
Prurit diffus avec lésions élémentaires
-Urticaire et dermographisme
-Eczéma (placards érythémateux-vésiculeux)
-Ectoparasitoses : Gale (sillon scabieux), Pédiculose corporelle des vagabonds.
-Lichen (papules de couleur brunâtre ou violine, recouvertes de petites stries blanchâtres en réseau).
-Dermatoses bulleuses auto-immunes (pemphigoïde, dermatite herpétiforme)
-Mycosis fongoïde = Lymphome cutané T épidermotrope
-Psoriasis – Varicelle.
Prurit diffus sans lésions élémentaires
Affections générales : les prurits dus à des affections générales sont plus rares que les prurits dermato.
-Cholestase hépatique
-Insuffisance rénale chronique.
-Maladies hématologiques : maladie de Hodgkin, polyglobulie de Vaquez, LLC, anémie ferriprive
-Maladies endocriniennes et métaboliques : hyperthyroïdie (surtout Basedow), hypothyroïdie.
-Médicamenteuses et/ou allergiques : médicaments (opiacés…), aliments...
Facteurs d’environnement
-Agents irritants : les agents végétaux, la laine de verre, les produits caustiques.
-Prurit aquagénique : après contact avec l’eau, sans aucune autre manifestation cutanée que le prurit.
-Sécheresse de la peau (xérose) : notamment chez les personnes âgées.
-Environnement naturel : variation de température, d’humidité.
Prurit psychogène
Diagnostic étiologique d’un prurit localisé
-Prurit du cuir chevelu : pédiculose, dermite séborrhéique, psoriasis...
-Prurit génital : mycose, dermite de contact, lichen, vulvo-vaginites, Bowen, carcinome, psychogène
-Prurit anal : + causes prurit génital : parasitose intestinales, hémorroïdes, fissures et fistules anales.
-Prurit des jambes : insuffisance veineuse.
-Zones découvertes : piqures d’insectes.
TRAITEMENT
Principes - Règles générales
Autant que possible, privilégier un traitement étiologique
Éviter les facteurs déclenchants ou aggravants
-Arrêter les médicaments fortement suspects d’induire un prurit (après accord médecin prescripteur).
-Limiter les facteurs irritants ou déshydratants (savons colorés ou parfumés, solutions alcooliques).
-Couper les ongles courts pour réduire les lésions de grattage.
Traitements symptomatiques
-En cas de prurit apparemment idiopathique ou associé à une maladie non curable, il faut faire un traitement symptomatique pour essayer de diminuer ce prurit, à défaut de le guérir.
-La relation médecin-malade est très importante pour l'efficacité de ce traitement. Tout prurit, même organique, a une composante psychologique sur laquelle il est possible d'agir.
Traitement local
-Maintenir une bonne hygrométrie ambiante, respecter le film hydro-lipidique, bain (1/j)
-Les émollients (à base d'urée si la peau n'est pas excoriée), surtout pr peaux sèches, savons surgras
-Irradiations par les UVB-UVA à prescrire dans les prurits rebelles aux autres traitements.
Traitement général
-Antihistaminiques anti-H1 sédatifs (hydroxyzine) ou non sédatifs.
-Doxépine, associant actions antihistaminique et antidépressive, si retentissement sur l’humeur.
-La cholestyramine (Questran*) peut être utile dans les cholestases.
-ATB générale : si surinfection
-Dermocorticoïdes : si eczématisation.
CONCLUSION
-Le prurit est un signe fonctionnel responsable de grattage.
-Les lésions élémentaires d’une dermatose prurigineuse doivent être différenciées de celles dues au grattage ou à une surinfection.
-S’il y a des lésions élémentaires, celles-ci orientent vers une étiologie spécifique.
-En l’absence de lésion élémentaire, la recherche d’une cause de prurit repose sur un examen clinique exhaustif et quelques examens complémentaires systématiques.
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