INTRODUCTION
La lipothymie (perte de connaissance incomplète)
est un équivalent mineur de la syncope. Même valeur diagnostique.
Les causes en sont cardiaques ou vasculaires.
ORIENTATION DIAGNOSTIC
Interrogatoire
du patient et des témoins+++ :
Rôle important dans le diagnostic positif et
étiologique
+ Existence ou absence de prodromes : palpitations,
chaleur, sueurs, état vertigineux, troubles visuels et auditifs…
+ Circonstances de survenue : repos, effort,
orthostatisme …
+ Signes accompagnateurs : pâleur ou cyanose,
morsure de langue, perte d’urines, mouvements tonicocloniques…
+ Récupération spontanée : immédiate, sans
confusion, sans déficit neuro ou progressive, avec sensation d’asthénie.
+ Durée courte : de quelques secondes à moins
de 3 minutes.
+ Antécédents personnels et familiaux : cardiopathie,
neuro, diabète, prise médicamenteuse, mort subite…
+ Age du patient.
Examen
clinique :
+ TA debout et couchée (hypoTA orthostatique), pouls+++
+ Auscultation cardiaque, et examen neurologique
complet.
+ Massage sino carotidien après vérification de l’absence
de souffle carotidien, sous contrôle tensionnel et ECG.
+ Bilan des lésions traumatiques consécutives à la
chute.
Examens
complémentaires :
Systématiques
+ ECG+++: trouble du rythme ou de conduction,
ischémie…
+ Dextro+++
+ Biologie standard : NFS, glycémie, kaliémie,
calcémie
Orientés en fonction du contexte, si le premier
bilan est négatif
+ Holter ECG : recherche trouble du rythme
paroxystique
+ Test d’inclinaison (tilt test) : recherche
hypertonie vagale
+ Exploration endocavitaire du faisceau de His
+ Stimulation ventriculaire programmée
+ Epreuve d'effort, Echodoppler cardiaque, Coronarographie
+ EEG, TDM cérébral, Doppler des vx du cou.
ORIENTATION ÉTIOLOGIQUE
Causes cardiaques
Les moins fréquentes, mais elles peuvent
nécessiter ttt urgent
Causes
mécaniques
Syncope à l’effort (obstacle à l’éjection
systolique du sang)
+ VG : rétrécissement aortique, cardiomyopathie
obstructive.
+ VD : embolie pulmonaire, HTAP.
Syncope posturale liée au changement de position.
+ Myxome de l’oreillette.
+ Thrombus intra cavitaire.
Troubles
du rythme ou de la conduction.
Blocs auriculo-ventriculaires (BAV)
+ Syncope brutale, à l’emporte-pièce : Stokes-Adams
+ Si BAV est permanent, dc revient à ECG, s’il est paroxystique :
Holter si+, enregistrement endocavitaire++.
+ Ttt en urgence : coup de poing sternal, MCE,
atropine IV, Isuprel en cas d’échec. Transfert rapide en USI cardio.
+ Ttt de fond : mise en place d’un stimulateur
cardiaque.
Tachycardies supraventriculaires et
ventriculaires.
+ Graves (risque de FV)
+ ECG : rythme rapide, QRS larges et
dissociation AV.
+ Ttt repose sur anti-arythmiques ou sur le choc
électrique externe en cas de mauvaise tolérance hémodynamique.
Torsades de pointe
+ Graves (risque de FV), reconnues sur l’ECG
+ Peuvent compliquer une bradycardie, un ttt antiarythmique,
ou révéler une hypokaliémie, une hypercalcémie.
+ Ttt repose sur l’inj IV de Mg et sur la correction
d’un tr métabolique (recharge potassique…) ou sur ttt bradycardie.
Causes
ischémiques
Angor syncopal, à l’effort.
Angor de Prinzmetal, par trouble du rythme
ventriculaire.
Infarctus à la phase aiguë, par arythmie V ou
mécanisme vagal.
Causes vasculaires extracardiaques
Les plus fréquentes, sont aussi souvent les plus
bénignes.
Syncopes vasovagales (cause
la plus fréquente des syncopes)
+ Evoquée sur la présence de prodromes et de
circonstances stéréotypées (ambiance chaude, repas abondant, douleurs, émotion,
station debout prolongée, vue du sang).
+ La récupération est progressive, + parfois asthénie
intense
+ A l'examen : bradycardie, hypotension.
+ Le tilt-test peut être utile si le dc pas évident
cliniquement.
+ Ttt : allonger patient et surélever ses jambes ; atropine
SC
Syncopes
réflexes
+ Ictus laryngé au cours quinte toux chez bronchiteux
chroni.
+ Hypersensibilité du sinus carotidien lors d’un
rasage, col trop serré, rotation de la tête, manœuvres vagales.
+ Syncope post mictionnelle, nocturne, du sujet
âgé.
Hypotension
orthostatique
+ ↓ TA d’au moins 20mmHg pour systolique, et d’au
moins 10mmHg pour diastolique après passage en station debout.
+ En cas de doute diagnostic : test
d’inclinaison (tilt test)
+ Elle se voit plus volontiers chez le sujet âgé. Favorisée
par certains médicaments (antihypertenseurs, vasodilatateurs, neuroleptiques...).
Il faut aussi chercher une hypovolémie, une dysautonomie primitive ou
secondaire (diabète).
+ Le traitement préventif est la ↓ ou la
suppression des médicaments en cause, la correction d’une hypovolémie.
Syncopes
de la fin de grossesse
Compression VCI /utérus gravide : syncopes de décub
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Le dc + est facile quand on assiste à la crise,
en dehors de cette situation l'interrogatoire est capital pour éliminer autres
causes :
Neurologique :
+ Epilepsie : PC plus longue, mvts tonicocloniques,
morsure langue et perte urines, confusion postcritique. Intérêt EEG
+ AVC (plus rare), essentiellement AIT vertebrobasillaire
avec drop-attack = chutes brèves sur les genoux sans PC.
+ Narcolepsie (sommeil diurne) -
Catalepsie (chutes par perte brutale du tonus)
Hystérie :
contexte particulier, caractère
théâtral, en présence de public, sans trauma lors de la chute. Ex clinique
normal.
Métabolique : hypoglycémie (dextro+++), hypocalcémie.
Toxique : intoxication au CO, éthylique et aux
stupéfiants.
CONCLUSION
+ Les causes de la PCB sont nombreuses. Beaucoup
sont bénignes, notamment la plupart des syncopes vasovagales. La cause précise
n’est pas toujours facile à déterminer.
+ Valeur de l’interrogatoire et ex clinique pour :
reconnaître le malaise, éliminer un dc différentiel, orienter vers un dc.
+ Lorsqu’une syncope est associée à une
cardiopathie, il plane toujours un risque de mort subite.
+ Traitement et pronostic est fonction de la cause.
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