INTRODUCTION
Le SGB est une polyradiculonévrite (PRN) aiguë inflammatoire d’origine
auto-immune responsable d’une démyélinisation segmentaire multifocale touchant
les racines et troncs nerveux.
C’est une urgence médicale qui peut entraîner le décès par atteinte
respiratoire et troubles végétatifs nécessitant fréquemment une prise en charge
en USI.
Tous les âges sont concernés mais exceptionnel avant 5ans.
DIAGNOSTIC POSITIF
Facteur déclenchant :
Souvent trouvé à l’interrogatoire dans les 2 semaines ou 1 mois qui précèdent le début comme : syndrome grippal, infection (ORL, resp, digestive...), vaccination, intervention chirurgicale.
Tableau clinique :
Typiquement, il réalise une paralysie ascendante d’installation rapide
±symétrique avec aréflexie et atteinte des nerfs crâniens. Son évolution se
fait en 3 phases :
Phase d'installation (≤ à 4 semaines)
+ Troubles sensitifs : paresthésies des 4 extrémités ou douleur à type
de rachialgies, myalgies ou radiculalgies.
+ Déficit moteur au niveau des membres : paralysie ascendante (MI puis
MS), bilatérale et ± symétrique.
+ L’Atteinte des muscles du tronc et des muscles à innervation bulbaire est fréquente
et responsable des difficultés respiratoires → recours à la ventilation
assistée.
Phase de plateau (3sem en moyenne = 3jours à 6sem)
+ Tétraplégie ou parfois tétraparésie prédominant aux MI
+ Aréflexie ostéo-tendineuse+++ intéressant les 4 membres.
+ Atteinte des paires crâniennes : surtout la paralysie faciale et également atteinte
des nerfs mixtes (bulbaire) → trouble de la déglutition, voie nasonnée, trouble
respiratoire
+ Troubles sensitifs : plus rare ; intéressent surtout MI et peut
concerner la sensibilité proprioceptive, tactile et algique.
+ Troubles végétatifs (troubles du rythme, instabilité tensionnelle,
troubles vasomoteurs (sueurs, hyper salivation…)) : assez fréquents, pouvant
être responsables du décès → ils doivent être recherchés systématiquement.
+ Signes négatifs : pas de nv sensitif ni de signes pyramidaux
Phase de récupération (quelques semaines à 18
mois) :
+ La récupération des déficits se fait généralement dans le sens inverse de
leur installation.
+ Complète ~ 80%
+ Séquelles 10% (déficit sensitivo-moteur)
Examens paracliniques
Etude du LCR : dissociation albumino-cytologique +++
(= hyperprotéinorachie > 0,6g/l sans cellularité < 10/mm3)
Electromyographie (EMG)
+ Peut être normal au début.
+ Montre habituellement des signes de démyélinisation :
o
Ralentissement des vitesses de conduction nerveuse.
o
Allongement des latences distales et des ondes F.
o
Blocs de conduction et dispersions des PA musculaires
+ Tardivement l’ex de détection à l’aiguille peut montrer des signes
d’atteinte axonale secondaire (facteur de mauvais pronostic) sous forme de
potentiels de fibrillation (signe de dénervation active) et de diminution d’amplitude
des PA.
D’autres examens complémentaires :
+ Pour rechercher une cause éventuelle (PRN aiguë secondaire) : sérologies VIH, campylobacter jejuni…, ex. biologiques sanguins (bilan inflammatoire, immuno…)
+ Pour dépister complications : ECG, Rx poumon, ECBU...DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Il se pose avec les autres étiologies de paraplégie ou tétraplégie flasques aiguës :
+ Myélite aiguë transverse ascendante (signes centraux, troubles
sphinctériens, niveau sensitif).
+ Myélopathie aiguë ischémique (vascularite, MAV médullaire)
+ Poliomyélite antérieure aiguë (atteinte asymétrique, devenue
exceptionnelle) se discute dans les formes motrices pures.
+ Crise myasthénique peut être discutée dans les formes débutant par les
nerfs crâniens ou par une détresse respiratoire (recherche de bloc
neuromusculaire à l’ENMG, test à la prostigmine)
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