INTRODUCTION
Elle se définit par l’association d’une hyperglycémie avec une glycosurie,
une cétonurie et une acidose métabolique.
La prise en charge adaptée des diabétiques, leur éducation et l’autocontrôle
glycémique sont à la base de la réduction de l’incidence de cette complication.
DIAGNOSTIC POSITIF
Clinique
Phase
de cétose isolée :
+ Carence en insuline : fatigue, soif, polyurie, AMG.
+ Cétose : nausées, dl abd, anorexie, crampes, tr visuels
Phase
d’acidocétose :
+ Polypnée ample et bruyante (dyspnée de Kussmaul)
+ Obnubilation+++, rarement le classique coma calme hypotonique aréflexique
sans signe de localisation (10%), l’état de conscience est quelquefois
normal (20 %).
+ Déshydratation : le + souvent extracellulaire (pli cutané, hypotonie
du globe oculaire, hypoTA), souvent mixte avec une note intracellulaire (soif, sécheresse
muqueuses).
+ Odeur acétonique « pomme reinette » de l’haleine.
+ Signes digestifs : nausées, vomissements +++ et douleurs abdominales,
parfois d’allure pseudo-chirurgicale.
+ Hypothermie relative d’acidose.
Paraclinique
+ Bandelette urinaire : glycosurie ++, acétonurie ≥ ++
+ Glycémie capillaire/veineuse > 2,5g/l (en général 3 - 7g/l)
+ GDS : pH < 7,20, [HCO3-] < 15mEq/l, PaCO2
< 38mmHg
+ Réserve alcaline effondrée < 10mmol/l
+ Trou anionique > 16
+ Natrémie et kaliémie variables mais pool toujours ↓.
+ Kaliémie classiquement ↑, peut être N ou ↓ (exceptionnel)
+ Créatinine et urée, tendent à ↑ en faveur d’une IRF.
+ Hémo [] avec hte↑, hyperleucocytose même absence infec
+ Hypertriglycéridémie (déficit en lipoprotéine lipase)
+ Bilan complémentaire :
-
ECG (IDM, signe de dyskaliémie) systématique.
-
Hémoculture, ECBU, prélèvements locaux, Rx du thorax,
βHCG, enzy pancréatiq, hépatiq et cardiaques, hémostase, groupage, en cas
d’orientation clinique.
Eléments de gravité :
+ Age, terrain, tares associées.
+ Délai avant la prise en charge.
+ Trouble de la conscience, convulsion.
+ Importance de la déshydratation.
+ Arrêt cardio-circulatoire.
DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
Carence absolue : arrêt intempestif de l’insulinothérapie, soit volontaire, soit involontaire (panne stylo à insuline).
Carence relative
Facteurs déclenchants : par ↑ des besoins en insuline
+ Infection, IDM, AVC, grossesse, trauma, corticothérapie...
+ Hyperthyroïdie, hypercorticisme ou phéochromocytome.
24% des cas la cause déclenchante demeure indéterminée
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
+ Urgence chirurgicale abdominale.
+ Intoxication médicamenteuse.
+ Infarctus du myocarde.
+ Autres désordres métaboliques chez les diabétiques : hypoglycémie,
hypoosmolarité, acidose lactique.
+ Coma d’origine neurologique ou autre.
TRAITEMENT
Traitement curatif
Urgence thérapeutique justifiant l’hospitalisation en réa.
Rééquilibration
hydro-électrolytique :
Remplissage si besoin : 500ml plasmion en
Réhydratation :
+ Perfusion de SSI 9‰ (1L/h x 2h) puis si glycémie < 2,5g/l relai par SGI
5% avec 4-6g/l de NaCl.
+ Le volume à perfuser doit tenir compte du déficit en eau pure = 0,6x
Poids (kg) x [1- (140 / Na+corrigée)], auquel il faut ajouter les besoins de
base (2l/j).
+ 50% en 8h, le reste en 16h (prudence si hyperosmolarité associée ou chez
les sujets âgés : +lente sur 48h voire 72h)
Apport potassique :
+ KCl idéalement à la SE 1-2g/h à la 4ème heure (iono, ECG) si
Hyperkaliémie au début, sinon KCl dès la 1ère heure
+ Apport sous forme de KdiP si hypophosphatémie.
Alcalinisation si pH<7,1: perfusion SBI 14‰ (max 500cc)
Insulinothérapie
+ 10 UI d’insuline rapide en bolus IV puis perfusion à la SE de 0,15 UI/Kg/h
(~ 10 UI/h) jusqu’à correction de cétose
+ Une fois la cétonurie disparue (à 2 reprises), on passe à la voie S/C toutes
les 3-4h en fonction de glycémie capillaire
Surveillance
+ Toutes les heures : pouls, T°, TA, FR, scope, diurèse, glycémie
capillaire, glycosurie, cétonurie.
+ Tous les 4h iono sanguin, ECG tant que la cétose persiste.
Soins non spécifique du coma :
+ Nursing, matelas anti
escarres, asepsie.
+ Héparinothérapie préventive.
+ Sonde gastrique avec mise en aspiration, anti acide.
+ Sonde vésicale.
Traitement des causes déclenchant :
En particulier les infections (ATB large spectre…)
Traitement préventif
Education+++
Surveillance quotidienne des glycémies capillaires.
Rechercher systématique de cétonurie si glycémie > 2,5g/L
Adaptation dose d’insuline si déséquilibre (stress, infection…)
Traiter à domicile une cétose débutante :
+ Basculer vers l’insuline ou administrer une dose supplémentaire d’insuline
rapide à raison de 5 à 10 UI toutes les 2 à 3h tant que la cétonurie persiste.
+ Apport hydrique et glucidique suffisant.
+ Si la cétonurie persiste > 12h ou troubles digestifs : consultation
spécialisée immédiate.
Si cétonurie sans glycosurie : augmenter apport glucidique.
CONCLUSION
+ L’acidocétose est la 2ème urgence métabolique du diabétique après l’hypoglycémique encore fréquente.
+ Installations lente et progressive.
+ Traitement très stéréotypé, suivant un protocole.
+ Les risques iatrogéniques principaux sont liés à la kaliémie, à la surcharge sodée ou une réhydratation trop brutale (œdème cérébral)
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