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Intoxication aiguë par le monoxyde de carbone : diagnostic et traitement


INTRODUCTION

L’intoxication par le CO, souvent accidentelle et très rarement volontaire, est la 1ère cause de morbidité et mortalité d’origine toxique dans monde. Urgence diagnostique et thérapeutique.

Le CO est un gaz incolore, inodore, non irritant, très diffusible, produit par combustion incomplète d’un composé carboné.

Son affinité à l’Hb est > à celle de l’O2 ] anoxie cellulaire.

DIAGNOSTIC

Interrogatoire : circonstance de survenue+++

+  Caractère collectif ou familiale, hivernale.

+  Appareil de chauffage (chauffe-eau,…) défectueux.

+  Fumée d’incendie ou d’éruptions volcaniques.

Tableau clinique est très variable selon le terrain, la durée d’exposition et la concentration des gaz toxiques :

Signes inauguraux, triade classiq : céphalées, nausées, vertiges.

Signes neurologiques :

+  Perte de connaissance, faiblesse musc, troubles visuels

+  Tr de conscience jusqu’au classique coma agité ou calme.

+  Syndrome pyramidal diffus avec troubles du tonus.

+  Syndrome confusionnel, altération des fonctions cognitives

Signes digestifs : nausées, vomissements, dl abdominales.

Signes cardiovasculaires :

+  Tachycardie, hypotension, voir collapsus, angor, SCA.

+  Modifications ECG : tr de repolarisation (ischémie-lésion), troubles du rythme et de conduction, arrêt cardiaque, IDM.

Signes pulmonaires

+  OAP cardiogénique ou lésionnel.

+  Encombrement bronchiques, pneumopathie d’inhalation.

Signes cutanés :

+  Classique teinte cochenille des téguments (rare)

+  Cyanose, phlyctènes aux points d’appui.

Signe musculaire : la rhabdomyolyse

NB : Aucun signe clinique n’est pathognomonique de l’intox CO. Leur dc repose essentiellement sur circonstances survenue.

Examens paracliniques

Dosage de la carboxyhémoglobine sanguin (HbCO)

+  Le taux habituel est de 1 à 3%, jusqu'à 15% chez fumeur.

+  L’intox au CO est suspecté si > 10%, certaine si > 15%, potentiellement mortelle au-delà de 60%.

+  Son interprétation doit tenir compte du terrain et surtout de la précocité du dosage car il tend à décroître dès que le patient est soustrait à l’ambiance toxique et mis sous O2.

+  Méthode de dosage : spectrophotométrie.

GDS :

+  Possible acidose métabolique si intox grave.

+  PaO2 normale à la phase initiale contrastant avec SaO2↓.

+  L’oxymètre de pouls ne distingue pas l’HbCO de l’HbO2 : la SpO2 est donc faussement normale.

Dosages enzymatiq : troponine, LDH, CPK, transaminases...

Radio du thorax, ECG

TRAITEMENT

Traitement symptomatique

Soustraire la victime de l’ambiance toxique

Rechercher et neutraliser la source de CO, aérer les locaux.

Rechercher d’autres victimes tout en se protégeant soi-même.

Néanmoins, une instable, voire un arrêt cardiocirculatoire, doivent faire Dans ce cas, l’administration

Hydroxocobalamine (vitamine B12) 5gIV pour traiter une co-intoxication aux cyanures, qu’il faut suspecter si intox aux fumées d’incendie en présence de troubles hémodynamiques.

Mesures de réanimation : préserver grandes fonctions vitales

+  Réanimation cardio-pulmonaire.

+  PLS, libérer VAS, O2

+  Intubation-ventilation assistée si coma profond

+  VVP, remplissage vasculaire ± inotropes.

Traitements anticonvulsivants si nécessaire.

Traitement spécifique

Oxygénothérapie normobare

+  Dans tous les cas d’intoxication au CO : O2 à fort débit au masque à haute concentration le plus précocement possible (8 à 12L/min chez l’adulte pendant 12h)

+  Si intubation-ventilation mécanique est nécessaire, la concentration de l’O2 dans air inspiré (FiO2) est réglée à 1.

Oxygénothérapie hyperbare

+  Permet d’accentuer les phénomènes de dissociation de l’HbCO et de lutte contre l’anoxie tissulaire.

+  Indication : femme enceinte+++, perte de connaissance initiale, coma persistant, signes neurologiques objectifs.

+  Aucune étude n’a permis de conclure à un protocole optimal pour la durée de la séance et le niveau de pressurisation à atteindre : en générale, une seule séance de 90 à 120min à 2,5 atmosphères absolues (ATA), idéalement dans les 6 heures qui suivent l’intoxication.

Prévention des récidives

+  Identifier la cause de l’intoxication au CO :

o   Tentative de suicide (entretien psychiatrique)

o   Incendie (recours au service sociaux)

o  Intox professionnelle (certificat initial des lésions, déclaration d’accident du travail)

o  Intox domestique (identification et correction de la cause avant retour à domicile)

+  Education du patient et son entourage sur risque intox CO.


CONCLUSION

+  Les séquelles d’une intox CO sont essentiellement d’ordre neuropsychique. Elles peuvent survenir à distance variable de l’intox aiguë (en général 7 à 21 jours) et après récupération apparente (syndrome post-intervallaire).

+  L’intox au CO reste insidieuse et potentiellement grave. Seul un diagnostic précoce permet la mise en route rapide de l’oxygénothérapie et réduit le risque de séquelles parfois redoutables.


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